Intervention de Laurent Lesnard

Réunion du 27 novembre 2014 à 8h00
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Laurent Lesnard :

Du point de vue des horaires atypiques, il n'y aurait pas de différence entre les hommes et les femmes si l'on raisonnait toutes choses étant égales par ailleurs. Mais cette condition n'est jamais remplie et, dans la réalité, les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes, du fait que leur entrée sur le marché du travail s'est faite massivement par le secteur des services, en particulier par les services faiblement qualifiés – par exemple la grande distribution, le soin ou le nettoyage – qui ont besoin de salariés travaillant à des horaires atypiques. Une différence existe donc bien, sans qu'elle soit, à mon sens, le résultat d'une discrimination.

Vous m'avez également demandé pourquoi le temps familial avait augmenté en dépit du développement des horaires atypiques. En fait, l'augmentation du temps consacré à la famille a lieu malgré les horaires atypiques, et elle a d'ailleurs subi un ralentissement entre 1999 et 2010 : on peut penser qu'elle aurait été plus importante sans l'extension des horaires atypiques.

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