Le propre des entreprises est de s'adapter à une situation déterminée. Les entreprises françaises se sont adaptées dans les meilleures conditions possibles. L'un des problèmes qui se pose aujourd'hui et qui a été mis en évidence dans le rapport Gallois concerne la compétitivité de l'économie et des entreprises françaises. L'une des caractéristiques des entreprises françaises est d'être très décalées par rapport aux autres entreprises européennes en ce qui concerne leur taux de marges. Nous avons, je crois, un écart de 10 % par rapport aux entreprises allemandes. Il ne fait aucun doute que l'ensemble des évolutions qui sont intervenues au cours des dix ou quinze dernières années ont entraîné un problème de compétitivité du travail français et de l'économie française par rapport à un certain nombre de concurrents, ce qui a conduit les pouvoirs publics à prendre des décisions que j'estime, pour ma part, extrêmement sages, pour corriger cet état de fait. En la matière, nous ne sommes plus dans le cadre du rapport que nous avons fait et il me paraît donc difficile de répondre à des questions qui porteraient sur les 35 heures en tant que telles. Je n'ai donc pas d'opinion. En revanche, en l'état actuel des choses, nous sommes convaincus – et c'est aussi l'orientation du ministre de l'économie – que dans certains cas l'évolution du temps de travail constitue une façon de traiter le problème difficile du rétablissement de la compétitivité de nos entreprises et de l'économie.