Dans votre rapport plus complet, vous indiquez que« la baisse de la durée légale a eu au mieux un impact très marginal sur l'emploi ». Vous parlez donc bien, malgré tout, des 35 heures.
Vous estimez que le fait de travailler plus génère de la valeur ajoutée qui est susceptible de créer d'autres emplois. J'ai du mal à comprendre comment on pourra résoudre le problème en faisant travailler davantage les gens qui ont déjà du travail. J'avais tendance à voir les choses différemment : je pensais qu'il était préférable que davantage de gens puissent travailler et non que certains aient beaucoup de travail tandis que d'autres n'en ont pas du tout. Cela me paraissait préférable en termes de justice sociale. Toutes les mesures de baisse de cotisations qui viennent d'être prises ont été saluées par la plupart des entreprises. Si elles sont critiquées, c'est que l'on estime qu'elles sont insuffisantes. Mais ils ajoutent que ce n'est pas cela qui va leur permettre d'embaucher. Ils estiment qu'il ne suffit pas de produire davantage pour faire consommer les gens.
Il me semblait que la réduction du temps de travail permettait à ceux qui sont exclus du marché du travail, c'est-à-dire les plus jeunes et les plus âgés – je crois savoir que dans le secteur privé deux salariés sur trois au-delà de cinquante-cinq ans ne sont plus en activité parce qu'ils ont été licenciés –, de les faire travailler. Mais s'il faut travailler plus d'heures pour créer plus d'emplois, peut-être faut-il mieux répartir ces heures. Et si cela permet à tout le monde de travailler à temps plein, tant mieux.