Intervention de Michel Pébereau

Réunion du 27 novembre 2014 à 11h00
Commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail

Michel Pébereau, président d'honneur de BNP Paribas :

N'oubliez pas que nous ne sommes pas en train de réfléchir sur ce qui s'est passé depuis la mise en place des 35 heures mais sur la façon dont nous pouvons accroître la production nationale en utilisant l'instrument du temps de travail. Nous pensons que l'augmentation du temps de travail est de nature à accroître la production nationale. Un économiste aurait des difficultés à démontrer que tel n'est pas le cas.

La question de savoir si un individu veut travailler plus ou moins est fondamentale et je me réjouis si notre pays donne dans ce domaine des marges de manoeuvre à chaque individu. C'est une question de libertés individuelles.

Notre problème collectif, c'est de venir à bout de ce chômage qui mine notre société, et ce chômage des jeunes avec le problème des « insiders » versus les « outsiders » qui est désespérant pour l'évolution de notre société, surtout dans une société comme la nôtre qui est dynamique sur le plan démographique. De quelle façon pouvons-nous résoudre ce problème ? Il est possible d'y parvenir si l'on introduit des facteurs de souplesse dans la quantité de travail. Des efforts ont déjà été réalisés par les pouvoirs publics qui ont essayé d'abaisser le coût du travail pour rétablir la compétitivité des travailleurs français dans certains domaines. J'appelle votre attention sur le fait que si un travailleur accepte de travailler un peu plus pour le même salaire, il fait très exactement la même chose que ce que le législateur a fait avec le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), c'est-à-dire qu'il améliore la compétitivité de son travail sans modifier sa rémunération. Travailler un peu plus dans certains cas est une solution pour assurer la compétitivité. Le législateur a prévu un dispositif limité aux entreprises en difficulté en reprenant un accord sur l'emploi qui avait été négocié entre les partenaires sociaux. L'une des pistes de réflexion consiste à savoir si une telle opération ne pourrait pas être envisagée dans une période de temps limité mais qui permettrait d'une certaine façon de renforcer l'effort collectif qui est réalisé suite aux décisions prises par le législateur en matière de charges sociales. Il s'agirait d'augmenter le temps de travail, dans certains entreprises ou administrations, ce qui permettrait en effet d'améliorer la compétitivité du travail français par rapport à un travail étranger.

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