Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 9 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le racisme et l'antisémitisme

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le député, j’imagine que chacun en convient ici et je veux le dire le plus clairement possible, le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ne peuvent pas avoir leur place dans la République et n’ont pas leur place en France. Jamais le Gouvernement et la représentation nationale, j’en suis convaincu, ne pourront se résoudre à tolérer de tels actes, visant à détruire physiquement, moralement et psychologiquement leurs victimes. Chacune de ces agressions et chacun de ces actes commis en raison de la religion, des origines, est une insulte à la France.

La semaine dernière, la violence antisémite la plus abjecte a une fois de plus fait l’actualité. De même que M. le ministre de l’intérieur dimanche à Créteil, je fais à nouveau part de notre très grande compassion pour les victimes de ces violences, celles de Créteil bien sûr, mais aussi celles, trop nombreuses, qui ne font pas la une des journaux. Il est vrai que cette forme de violence a atteint de nouveaux sommets en 2014, car les faits ont été multipliés par deux par rapport à 2013.

Il y a un mal, ancien et perfide, qui transporte à travers les siècles la détestation du peuple juif. Ce mal est aussi parfois encouragé par des groupes politiques, notamment sur internet. Cela se fait souvent sous couvert d’antisionisme et de la haine d’Israël. Il y a aussi la menace terroriste qui, au-delà de ce climat détestable, ajoute le risque d’actes dirigés contre les symboles de la communauté juive et contre nos compatriotes juifs. Les drames de Toulouse ou de Bruxelles en ont été les manifestations les plus effroyables.

Nous entendons l’inquiétude de nos compatriotes de la communauté juive. Je sais que beaucoup pensent à partir, car ils sont inquiets et doutent de la capacité de la France à les protéger. Je veux leur dire, devant vous, comme j’ai déjà eu malheureusement l’occasion de le faire, que la France sans les juifs de France, ne serait pas la France.

1 commentaire :

Le 10/12/2014 à 10:56, laïc a dit :

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"Nous entendons l’inquiétude de nos compatriotes de la communauté juive" puis " la France sans les juifs de France, ne serait pas la France."

Merci pour le discours discriminant, c'est gentil pour les autres "communautés : "La France sans les Poitevins, ce ne serait pas la France, la France sans les Basques, ce ne serait pas la France, la France sans les Corses, ce ne serait pas la France"..., ça en revanche on ne l'entend pas, est-ce à dire qu'ils apportent si peu à la France qu'il n'est pas nécessaire d'en parler, ou bien qu'eux seuls ont le devoir de se fondre dans la masse sans faire parler d'eux en tant que tels ? et après on nous dit qu'il n'y a que des Français, sans distinction d'origine, de race et de religion, et là on nous désigne explicitement des gens pour leur religion ou origine, on ne sait trop, pour en faire un élément de distinction contraire à l'esprit d'intégration qui anime et oriente notre République. Il faudrait accorder quand même les violons de la pensée aux PS, parce que là, c'est de la pure cacophonie...

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