Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 9 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le racisme et l'antisémitisme

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, votre question revient, avec des mots forts, sur le problème qu’a remarquablement évoqué à l’instant, le Premier ministre, en rappelant les valeurs de la République, ces valeurs que nous devons systématiquement ériger ces valeurs en remparts lorsque les idéologies les plus funestes, qui ont déjà rongé la République de l’intérieur, recommencent à poindre.

Je me suis rendu dimanche matin, comme de nombreux parlementaires de différentes sensibilités, à Créteil. J’y ai rencontré, aux côtés de Laurent Cathala, député-maire de Créteil, une famille profondément brisée, habitée par la peur, désespérée que ses enfants aient pu être à ce point atteints.

J’ai aussi rencontré, lors de cette manifestation, une communauté chez qui l’inquiétude était omniprésente et l’indignation très grande. J’ai ressenti, comme l’a dit le Premier ministre, un très grand besoin de protection par la République de tous ses enfants, notamment des juifs de France, qui se sont sentis terriblement blessés par les attaques, les insultes et les violences dont ils ont été victimes.

Le Premier ministre l’a dit, il faut faire de la lutte contre le racisme et contre l’antisémitisme une grande cause et un grand engagement. Cela signifie que les forces de l’ordre continueront de protéger en nombre toutes les institutions et tous les lieux de culte, afin qu’aucune violence ne se produise.

Cela signifie également que la belle valeur de laïcité dont vous avez parlé et que nous avons célébrée ce matin, dans une école, avec la ministre de l’éducation nationale, doit constituer un creuset permettant à tous les enfants de France de se retrouver dans la République.

Comment définir cette valeur de laïcité ? C’est une valeur de profond respect à l’égard de ceux qui ne croient pas comme de ceux qui croient et qui ont fait, en conscience, le choix de leur religion, doivent, au sein de la République, être respectés en raison de leurs convictions.

Cette grande cause nationale doit mobiliser toutes les administrations et tous les acteurs de la République pour remettre au coeur de la République et de notre pays une belle notion, dont les juifs de France, comme toutes les victimes de racisme, ont grand besoin : cette valeur porte un nom simple, le respect.

1 commentaire :

Le 10/12/2014 à 11:28, laïc a dit :

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"et qui ont fait, en conscience, le choix de leur religion,"

Je ne crois pas, et j'en suis même certain, que le bébé circoncis à sa naissance ou peu après fasse le choix de sa religion. Le baptême ne laisse aucune trace, mais la circoncison entraîne une trace indélébile qui représente comme un camouflet définitif à la liberté de conscience pour laquelle se sont battus les premiers révolutionnaires de 1789. Pourquoi un adulte devrait être atteint dans son corps pendant toute sa vie par une action religieuse que la laïcité aurait dû prohiber au nom de la libre possibilité qu'à chacun de choisir sa religion ?

Si la liberté de pratiquer sa religion est un droit, la liberté de choisir sa religion, ou de la refuser, en est un autre tout aussi fondamental, et au dessus de tout cela, encore plus sacré, est le devoir qu'ont tous les citoyens d'obéir de la même façon à la même loi, et de ne pas chercher des prétextes ou obligations religieuses pour y échapper.

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