Intervention de Manuel Valls
Séance en hémicycle du 9 décembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Loi anti-burqa
Manuel Valls, Premier ministre :
pour vous permettre d’essayer de me placer au pied du mur dans cet hémicycle – l’habileté est tellement évidente ! – pour que je vous dise : « oui ». Cela voudrait dire que nous courons derrière vous ou que, sinon, nous serions en faveur du voile. Ce débat caricatural, ce piège que vous essayez de me tendre, ce n’est pas bon pour la démocratie, ce n’est pas bon pour la laïcité, ce n’est pas bon pour la concorde nationale.
Le 10/12/2014 à 09:32, laïc a dit :
Qui est-ce qui mine la concorde nationale en faisant des passe droits pour certaines communautés religieuses ? Qui autorise les carrés confessionnels dans les cimetières, par circulaires, contre la loi officielle hiérarchiquement supérieure qui les interdit ? Qui autorise tacitement la circoncision, avec remboursement par la sécurité sociale, contre là encore les articles du code pénal qui interdisent les mutilations et les agressions sexuelles sur mineurs (et majeurs) ? Qui permet également de faisser passer en acte médical ce que tout le monde sait être un acte religieux ?
Il faut remarquer par ailleurs que, si on interdit l'excision, on doit interdire également la circoncision, sinon on en déduit que les garçons ont l'autorisation officielle d'être mutilés, tandis que les filles ne l'ont pas. Et on ajoute à la violation de la laïcité la discrimination sexuelle, puisque l'interdit est valable pour les filles mais pas pour les garçons. Le pouvoir est à l'épreuve de l'égalité et, dans cette épreuve, c'est l'inégalité qui triomphe, pour le plus grand bonheur du sectarisme religieux contre la laïcité et l'unité nationale.
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