Au nom du groupe UMP, monsieur le directeur général, j'aimerais saluer le travail que vous menez depuis bientôt trois ans ainsi que celui de tous vos collaborateurs sur l'ensemble du territoire, en cette période de pleine expansion du chômage. Depuis deux ans et demi, un demi-million de personnes, comme vous l'avez rappelé, sont venues grossir les rangs des chômeurs de catégorie A, ce qui rend totalement hors de portée l'inversion de la courbe du chômage promise par nos gouvernants. Et pour longtemps, semble-t-il, puisque l'OCDE et l'UNEDIC prévoient une poursuite de la hausse du chômage dans les années qui viennent.
Cette situation difficile de l'emploi combinée à un contexte budgétaire serré rend votre tâche extrêmement compliquée, nous en sommes bien conscients. Votre budget pour 2015 est simplement maintenu, ce qui implique pour vous de faire mieux avec autant, en tenant compte des évolutions relatives à l'aide personnalisée de retour à l'emploi (APRE) et des injonctions gouvernementales vous appelant à accentuer l'accompagnement personnalisé des jeunes et des seniors. Reste à espérer que vous pourrez utiliser l'intégralité de votre dotation de 1,5 milliard d'euros et qu'aucune réserve ne sera effectuée, comme cela avait été le cas en 2014.
Nous notons que les chômeurs de longue durée font le plus souvent l'objet d'un accompagnement renforcé ou guidé, que l'accompagnement renforcé devrait être élargi à 80 000 demandeurs d'emploi supplémentaires et que vous comptez réinternaliser le placement des chômeurs les plus en difficulté afin de confier aux opérateurs privés le placement des demandeurs d'emploi qualifiés, plus autonomes. Cela va vous contraindre à réintégrer le suivi de près de 137 000 demandeurs d'emploi au sein de Pôle emploi. Quelles conséquences cela aura-t-il en matière budgétaire et en matière de suivi ? Disposez-vous d'assez de conseillers pour faire face à cette évolution ? Cette stratégie s'avérera-t-elle payante alors que le nombre de demandeurs d'emploi de longue durée est passé de 500 000 à 800 000 en deux ans ?
Concernant le renforcement des contrôles, pendant du renforcement de l'accompagnement des demandeurs d'emploi, pouvez-vous nous faire part de l'état de vos réflexions ? Vous vous laissez jusqu'à la fin du premier trimestre 2015 pour généraliser ou non l'expérimentation portant sur le contrôle des recherches d'emploi des chômeurs, dont les résultats ont été très variés selon les régions. Quelle méthode pourra être retenue : méthode ciblée, méthode aléatoire ? Quelles conséquences cela aurait-il sur votre fonctionnement ?
À la suite de l'accord interprofessionnel du 22 mars sur l'assurance chômage, Pôle emploi va devoir intégrer deux modifications majeures, la création des droits rechargeables et la réforme de l'activité réduite, qui seront autant de règles nouvelles que vos 30 000 conseillers vont devoir maîtriser. Comment comptez-vous gérer ces changements, notamment en matière de formation ?
S'agissant du dispositif « 100 % Web », vous visez une application à 30 000 demandeurs d'emploi d'ici à 2015. Cette modalité semble certes prometteuse mais ne pourra convenir à tout le monde. Jusqu'où pensez-vous aller en ce sens ? Comment se déroule concrètement cet accompagnement ?
J'aimerais également connaître vos objectifs en matière de télétravail, auquel je vous sais particulièrement attaché.
Le taux de chômage des jeunes, aujourd'hui de 23,7 % si je ne me trompe pas, connaît une progression rapide. De nouvelles annonces ont été faites, concernant notamment la mobilisation du Fonds social européen. Pouvez-vous nous en dire plus ? Qu'en est-il du dispositif d'accompagnement intensif des jeunes que vous avez mis en place depuis quelques semaines ?
Le Conseil d'orientation pour l'emploi évalue à 400 000 le nombre d'offres d'emploi non pourvues, chiffre particulièrement élevé. Quelles mesures comptez-vous prendre pour le faire baisser afin qu'il y ait une meilleure adéquation entre offres et demandes d'emploi ?
Enfin, je vous demanderai de nous donner des précisions sur le mouvement de grève d'aujourd'hui lancé à l'initiative des agents de droit public qui, moins bien payés que les agents de droit privé, demandent une revalorisation salariale et un meilleur respect de leurs droits.