Oui. Mais on peut se demander si le potentiel hospitalo-universitaire de notre pays ne peut pas être davantage redéployé au bénéfice des outre-mer. Cela fait partie des équilibres globaux. Il y a d'un côté la question des postes, et de l'autre celle des personnes. L'important, selon nous, serait que les personnes viennent en outre-mer sans que l'on ait à attendre qu'elles aient été formées. Aujourd'hui, le nouveau CHU de la Réunion a reçu quelques emplois d'enseignants et commence à former progressivement des étudiants, en première année, en deuxième année, etc. Mais on voit bien qu'au vu des besoins, ce n'est pas suffisant.
Dans notre rapport, nous avons calculé certains coûts. La création, par exemple à Mayotte, d'un poste de chef de clinique assistant permettrait sans doute, à terme, d'éviter des dépenses très lourdes, en particulier pour faire venir de métropole, pour quinze jours, des médecins qui repartent ensuite et que l'on fait revenir, etc. In fine, cela se traduirait par une économie globale.
Sur ces questions financières, la Cour dit qu'il y a des priorités à reconnaître au bénéfice des outre-mer. Tout en étant la première à reconnaître qu'il faut faire des économies, elle considère qu'une partie de celles-ci doit être « re ciblée » vers des priorités de santé publique. Et de son point de vue, la santé outre-mer en est une. C'est d'ailleurs bien pour cela que nous avons intitulé notre rapport : « La santé dans les outre-mer, une responsabilité de la République ».