Nous avons commencé à examiner le fonctionnement des ARS. Nous l'avons examiné par le biais des PRS, où l'on a créé une mécanique administrative qui s'est avérée très lourde pour les équipes des agences. Pendant que celles-ci se livraient à toute une série d'exercices obligés, elles ne pouvaient évidemment pas se consacrer à autre chose.
Mais surtout, nous avons été frappés de constater que si les ARS ont l'idée d'articuler le système de soins entre la prévention, le sanitaire, le médicosocial, la médecine de ville, l'hôpital et le retour à domicile, les administrations centrales ne partagent pas totalement cette vision moderne du système de soins. Ces dernières continuent, pour leur part, à fonctionner en « tuyaux d'orgue », avec la Direction générale de la santé, celle de l'offre de soins, celle de la sécurité sociale, etc.
Nous avions remarqué qu'au moment de leur mise en place, les ARS recevaient au moins une circulaire par jour du ministère de la santé. Elles passaient donc leur temps à gérer des remontées vers le haut, au lieu de gérer des liens entre les acteurs d'un territoire, alors qu'elles ont été créées fondamentalement pour créer ces liens entre les acteurs d'un territoire. La culture jacobine de l'administration faisait qu'elles recevaient au moins une circulaire par jour, et il leur fallait répondre.
La mue n'est donc pas encore achevée. Mais nous ne désespérons pas. Il nous semble que malgré toutes ces difficultés, cet instrument a de l'avenir.
Les ARS ont par ailleurs la capacité de travailler avec les conseils généraux. C'est ainsi qu'à la Réunion, le conseil général mène une action particulière en matière de prévention.