Monsieur l'ambassadeur, vous êtes un fin connaisseur des questions européennes. Par rapport à votre précédent séjour qui a pris fin il y a cinq ans, quelle ambiance, si j'ose dire, avez-vous retrouvé à Bruxelles ? Depuis 2009, l'Europe a subi la crise économique, la panne de croissance, la hausse des flux migratoires ainsi que des tensions à ses portes. On observe une montée de ce qui n'est plus seulement de l'euroscepticisme, mais de « l'eurohostilité ». Quels sont les points de continuité et les points de rupture que vous avez pu identifier ?
L'Europe a besoin d'un nouveau souffle, il faut bâtir un nouveau projet européen, entend-on. Au-delà de ces formules convenues, la nécessaire remobilisation des citoyens français et européens autour d'une ambition pour l'Europe est une condition essentielle pour redonner confiance à l'Union européenne. Quel peut-être, selon vous, le cadre de ce nouveau projet ? Or il nous faudra bien reprendre ce chantier car, selon la formule parfois attribuée à Georges Pompidou, « on ne tombe pas amoureux d'un taux de croissance ».