Intervention de Gérard Mestrallet

Réunion du 4 décembre 2014 à 8h00
Commission d'enquête relative aux tarifs de l'électricité

Gérard Mestrallet, président de GDF Suez :

Le Gouvernement décidera. Mais la question de la durée de vie des centrales nucléaires est une question que tout gouvernement doit se poser. On a vu, du reste, qu'en Belgique, les positions avaient évolué sur ce sujet.

Mme Dubié m'a interrogé sur les tarifs sociaux et le « chèque énergie ». Nous militons depuis longtemps en faveur d'une extension des tarifs sociaux du gaz à l'ensemble des ménages en situation de précarité énergétique, sachant que les tarifs appliqués au reste de la population doivent refléter les véritables coûts. Nous avons pris acte des décisions qui ont été prises il y a deux ans concernant l'extension des tarifs sociaux et les tarifs normaux. À ce sujet, la nouvelle formule des tarifs de gaz, qui changent chaque mois en fonction de l'évolution réelle du coût de la molécule et répercutent une fois par an la hausse du coût des infrastructures, fonctionne bien. Elle a abouti à une dépolitisation de la fixation des tarifs du gaz, qui est désormais quasi automatique. Qui plus est, les évolutions intervenant chaque mois, elles sont plus faibles. Certes, une hausse de 4 % liée aux coûts des infrastructures est intervenue le 1er juillet, mais elle a été entièrement effacée par la baisse du prix de la molécule. Quant à la taxe, elle provoquera au 1er janvier une légère hausse. Cette nouvelle formule de calcul est le complément naturel de l'extension des tarifs sociaux.

Quant au « chèque énergie », contrairement aux tarifs sociaux, qui s'appliquent automatiquement, il sera accordé aux consommateurs concernés une fois qu'ils auront rempli un formulaire et l'auront retourné à leur fournisseur d'énergie. Or, l'expérience montre qu'un dispositif de ce type produit toujours une déperdition, d'autant plus importante que les ménages concernés sont en situation difficile. Ce n'était pas notre préconisation, mais c'est un choix du Gouvernement et, bien entendu, nous appliquerons avec la plus grande efficacité possible la décision prise.

Par ailleurs, nous recommandons la création d'un marché de capacité à l'échelle européenne. C'est une difficulté politique. Mais, comme pour une assurance, une sécurité élevée a un coût. On dit que le risque d'un grand black-out est exagéré. Néanmoins, les consommateurs sont-ils prêts à payer pour se prémunir contre ce risque et, si ce n'est pas eux, qui ? Imaginons qu'en plein hiver, un grand anticyclone glacial stationne sur l'Europe : absence de vent, très grand froid, fonctionnement à plein régime des appareils de chauffage – et en France, il s'agit surtout de chauffage électrique. Tous les pays ont donc besoin d'électricité au même moment, et, en l'absence de vent et de soleil, les énergies renouvelables ne sont d'aucun recours.

Jean-Pierre Gorges. Elles ne sont jamais là quand on a besoin d'elles !

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