Ce type de risque existe, il est vrai, dans un régime dominé par le Parlement, où le Gouvernement est véritablement responsable devant cette chambre. Mais sous la Vème République, le pouvoir est concentré entre les mains du chef de l’État et l’exécutif dispose d’un certain nombre de moyens d’action sur le Parlement qui lui permettent de gouverner, comme la maîtrise de l’ordre du jour ou le système des votes bloqués.
La vérité, c’est que vous tirez avantage, avec l’UMP, du mode de scrutin majoritaire, qui favorise le bipartisme et les vagues successives d’alternance. Les valeurs de la République, comme la démocratie, ne se récitent pas devant les caméras, elles se défendent. Et il ne suffit pas, pour se donner bonne conscience, de les clouer sur les murs, comme votre Charte de la laïcité dans les écoles.
Certes, il vous faudra apprendre à convaincre, à composer, à débattre véritablement en vue d’adopter un texte, ce qui n’est pas votre fort, ni celui de votre majorité, dont la suffisance et l’aveuglement sont inversement proportionnels à son succès dans l’opinion.
Monsieur le Premier ministre, dépasserez-vous les intérêts de votre camp ?