Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie. La France persiste, et hier encore au sein du Conseil des ministres européens de la pêche, à défendre le maintien de quotas de pêche excédant la capacité de renouvellement, contre les recommandations des scientifiques, contre les propositions de la Commission européenne, contre l’esprit de la Politique commune de la pêche, contre l’intérêt des pêcheurs, dont l’activité est avant tout menacée par l’épuisement des stocks. La même logique de court terme prévaut en matière de chalutage profond, considéré par les scientifiques comme la méthode de pêche la plus destructrice de l’histoire. En contradiction avec ses engagements internationaux, la France s’oppose pourtant à son interdiction.
Il faut rappeler l’absurdité économique et écologique qu’est la pêche en eaux profondes. Les dix chalutiers qui la pratiquent en France peuvent raser la surface de Paris en deux jours, alors qu’ils n’occupent directement que 0,5 % des marins pêcheurs ! Cette absurdité économique et écologique n’échappe pas aux Français, qui sont, selon un sondage, 73 % à souhaiter que la France soutienne la proposition européenne d’interdiction du chalutage profond, reprise par la proposition de loi de notre collègue Laurence Abeille. Vous avez déclaré le 20 octobre dernier, madame la ministre : « il faut arrêter le chalutage profond, c’est clair ». Quelle est aujourd’hui la position de la France sur ce sujet ? Comptez-vous défendre l’interdiction du chalutage profond au Conseil européen, en accord avec la volonté citoyenne et l’aspiration d’une France que François Hollande décrit comme la « nation de l’excellence environnementale » ?