Intervention de Michel Françaix

Réunion du 10 décembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Disons-nous les choses franchement, monsieur le président-directeur général : vous avez hérité d'une situation qui n'est pas nécessairement facile, et vous avez obtenu des résultats positifs dans certains domaines, plus mitigés dans d'autres, mais il est de toute façon trop tôt, au bout de six mois, pour porter un jugement sur ce qui fonctionne bien ou moins bien.

L'audience de France Culture est presque miraculeuse, et je m'en félicite. À France Musique, il y a certainement du travail à faire. En ce qui concerne France Info, la bouteille est, selon le point de vue, à moitié vide ou à moitié pleine : l'audience baisse, mais reste bien supérieure à celle des radios d'information en continu à l'étranger, en Europe ou ailleurs. France Bleu enregistre de bons résultats. Quant à l'audience de France Inter, elle remonte après avoir beaucoup baissé. Les mauvaises langues diront sans doute que la grève n'a pas facilité les choses : cela prend toujours du temps de récupérer les points perdus.

Vous avez raison d'insister sur la recherche de nouveaux publics et sur la nécessité de s'adresser aux jeunes auditeurs. Cela passera par le développement du numérique, mais aussi par les choix que vous serez amené à faire en matière de programmes.

S'agissant des difficultés budgétaires, vous avez indiqué très clairement que votre prédécesseur et vous-même aviez déjà réalisé les économies qui pouvaient l'être. Elles étaient nécessaires, mais demeurent modestes. La situation de déséquilibre que vous nous annoncez, avec un déficit de l'ordre de 20 millions d'euros, exige des économies d'une tout autre ampleur. Et l'éventuelle fermeture du Mouv' ne suffira pas à régler le problème !

Le dialogue et la réflexion que vous menez avec les tutelles sont utiles et légitimes, mais l'État sera-t-il en mesure de vous donner des assurances pour l'avenir ? Quoi qu'il en soit, je suis persuadé que nous n'échapperons pas à un certain nombre de décisions fermes. Certes, choisir, c'est renoncer ; mais gouverner, c'est choisir !

Nous voyons bien où sont les difficultés : le coût et la progression du chantier de la Maison de la radio, une masse salariale qui restera toujours élevée, le coût des formations musicales. Certes, ces dernières constituent un outil exceptionnel, mais il faudra bien se poser un certain nombre de questions, notamment en ce qui concerne la complémentarité de leurs répertoires et la possibilité de les financer toutes les quatre.

Il vous est sans doute difficile de nous faire part dès aujourd'hui de vos choix, mais il est temps de lancer ce débat. Quelles premières pistes envisagez-vous pour faire des économies ?

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