Je me suis rendue vendredi dernier au Forum de l'exclusion sociale, avec ATD Quart Monde, aux côtés de M. Martin Hirsch. Certes, les fraudes sociales existent, mais il ne faut pas non plus oublier que, selon les secteurs, entre 50 % et 60 % de personnes éligibles à certains dispositifs sociaux ne demandent pas à en bénéficier par manque d'information.
Le coût de l'exonération des cotisations sociales des professionnels de santé ayant encore augmenté pour atteindre quelque 2 milliards d'euros, cette exonération doit servir, dans les négociations, de levier pour inciter ces professionnels à s'installer là où on a besoin d'eux. Il est tout de même paradoxal que la solidarité nationale, qui déjà solvabilise ces professions, leur finance en plus les cotisations sociales. Il serait bon d'enseigner l'économie de la santé aux étudiants des professions médicales.
Monsieur le président, vous avez déclaré que le prix des médicaments allait se stabiliser durant quelques années, faute de médicaments innovants. N'oublions pas toutefois que nous nous orientons vers des stratégies médicamenteuses ciblées, qui, en s'adressant à des populations étroites, coûteront de plus en plus cher. En biomédecine, les traitements peuvent atteindre entre 25 000 et 30 000 euros. On peut toujours refuser, comme aux États-Unis, de gagner six mois de vie sur une grosse pathologie, mais je ne souhaite pas que mon pays fasse ce choix.