C'est bien parce que des besoins ne sont pas couverts qu'il faut être exigeant sur l'efficacité de la dépense et réaliser toutes les économies possibles. À l'exception des Pays-Bas ces dernières années, la France est le seul pays à accepter un déficit durable de ses comptes sociaux, dont nous reportons la charge sur les générations futures, alors même que, comme vous l'avez noté, elles seront confrontées au financement de traitements très lourds. Notre génération doit s'interroger sur sa responsabilité, d'autant que la dette sociale demeure très élevée – 145 milliards d'euros. À un moment donné, c'est l'existence même du dispositif qui sera remise en cause. Il faut, à la fois, ajuster les recettes en s'interrogeant sur la pertinence de certains mécanismes dérogatoires et réduire les dépenses, grâce à une meilleure organisation du système de santé et à une meilleure maîtrise des prescriptions, sans remettre en cause l'accès aux soins.