Le groupe Ecologiste reconnaît l'importance de ce texte ambitieux alors que nous traversons une situation sociale et économique de plus en plus difficile. Le projet répond à une urgence pour les jeunes âgés de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, qui sont les premiers touchés par la dégradation de notre économie. En cette rentrée, il était essentiel de répondre à leurs besoins, eux qui vivent sur des territoires difficiles, dont l'instabilité sociale est forte et qui sont parfois stigmatisés. Ce texte le permet en partie.
Nous nous félicitons de la durée du contrat : la durée minimale d'un an permet de répondre à l'objectif de formation ; la durée maximale de trois ans donne quant à elle du sens au dispositif, sachant que la question de la validation des acquis de l'expérience devra être posée – nous sommes en effet particulièrement attachés à la qualification des jeunes salariés à la fin de leur contrat.
Comme l'a dit ce matin ma collègue Barbara Pompili, les emplois d'avenir professeur répondent à une urgence mais nous devrons revenir en profondeur sur la réforme de la masterisation.
Nous devrons également nous préoccuper d'une manière plus approfondie de l'évaluation du dispositif, tant en ce qui concerne le renouvellement annuel pendant trois ans que l'évaluation finale en vue d'une pérennisation de l'emploi. Qui s'en chargera ? Selon quels critères ?
Il conviendrait de créer et de promouvoir de nouveaux métiers et de nouvelles filières correspondant aux besoins de notre époque. Il importe ainsi de favoriser des secteurs d'avenir dans l'environnement, le logement, les « emplois verts ». À ce propos, nous préférons que les emplois d'avenir soient réservés au secteur marchand mais plutôt sur le versant de l'économie sociale et solidaire – largement soutenu par les finances publiques – que sur celui des grosses structures et des multinationales : même si les supermarchés venaient à multiplier les rayons « bio », je ne suis pas certain qu'un emploi d'avenir « maraîcher de grande surface » constitue une très bonne chose ! Le secteur de l'économie sociale et solidaire, en effet, peut générer de la croissance. Outre que ses besoins sont réels, le secteur public doit quant à lui jouer pleinement son rôle même s'il a particulièrement souffert pendant les dix dernières années.
Nous serons également très attentifs à la question de l'accompagnement social et, notamment, au rôle des missions locales et de Pôle emploi.
Avec ce projet, la majorité montre qu'elle veut agir vite en faveur de l'emploi, ce qui est excellent. Nous serons vigilants et nous veillerons à ce qu'il se décline correctement sur l'ensemble des territoires. Nous nous montrerons également très attentifs quant au rôle des collectivités locales et aux partenariats qui seront noués, le comité stratégique territorial ayant un rôle particulier à jouer. À ce propos, qui l'animera, comment travaillera-t-il et de quels moyens disposera-t-il ?