Pour avoir participé à l'enseignement de l'École des hautes études de santé publique (EHESP), j'estime que le niveau de formation est aujourd'hui objectivement tout à fait satisfaisant.
L'argument ne me semble pas pouvoir être utilisé pour expliquer les choix des directeurs d'établissements hospitaliers qui n'ont pas réagi autrement que les directeurs de service des nombreuses collectivités locales ayant souscrit des emprunts toxiques. Et puis, je vous l'ai déjà indiqué, les équipes dirigeantes n'étaient pas seules : les tutelles étaient engagées – au début du plan Hôpital 2007, il existait même une mission ministérielle chargée de suivre les investissements.
Puisque j'évoque ce plan, il faut également dire que les choses se sont faites à l'époque dans une certaine précipitation. Au-delà de la volonté de moderniser les hôpitaux, il s'agissait, en 2007, d'afficher des résultats en termes de relance économique. Les premiers dossiers de ce plan ont donc été lancés extrêmement rapidement, parfois par des structures qui ne disposaient pas d'autofinancement. On peut parler d'une fuite en avant. Une fois le projet mis en oeuvre, il fallait bien le faire fonctionner ce qui, surtout à l'époque, était encore plus coûteux qu'aujourd'hui car on ne lésinait pas sur les mètres carrés. Ces conditions expliquent que la volonté de diminuer la charge de la dette en première période ait conduit à la souscription d'emprunts dangereux.