Intervention de Edwy Plenel

Réunion du 3 juillet 2014 à 8h00
Commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique

Edwy Plenel :

Nous devons définir de bonnes pratiques dans l'univers numérique. Partons du principe qu'il est un espace de libre contribution des citoyens. Je suis citoyen, mon député ne veut pas entendre ma cause. Le journalisme ne peut pas en parler. Le numérique me permet de faire mon blog. Le citoyen a désormais cette faculté de s'exprimer directement. Il s'exprimera bien ou mal, avec ses fautes d'orthographe, ses obsessions ou son génie. Devons-nous aborder internet comme le fait le projet de loi renforçant la lutte contre le terrorisme sous un angle répressif en brandissant des monstres comme le terrorisme ou la pédopornographie ou appréhendons-nous internet d'abord et avant tout comme un outil au service de la démocratie ? Je souhaite à cet égard affirmer plusieurs principes : le principe de l'a posteriori, qui a été conquis pour les réunions, les manifestations et les tracts, et qui doit s'imposer sur internet ; le principe des chartes qui rappellent que tout contributeur est responsable de ses contenus ; le principe d'alerte. Nous dépublions a posteriori tout contenu qui viole manifestement notre charte lorsqu'il y a une alerte. S'agissant de la question de l'opinion posée par Thaima Samman, si une personne s'estime mise en cause par un billet de blog, nous avons certes une marge d'appréciation pour lui suggérer par exemple de faire un droit de réponse. Mais si cette personne persiste, nous retirons le contenu et devenons nous-mêmes censeurs avant le juge. Si nous ne le faisons pas, la personne peut décider de nous poursuivre en lieu et place de l'auteur.

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