Je vous invite à réécouter l'audition d'Olivier Guérin, délégué général de la CNCIS, lors du colloque sur le renseignement organisé au Sénat il y a quelques mois. M. Guérin, dont je n'ai pu obtenir l'intervention écrite, évoquait des enregistreurs de mots de passe ou de frappe – « keyloggers » –, ou encore des balayages de port : autant de technologies hors du champ de la loi de 1991. Cela montre que la CNCIS est déjà consciente que les pratiques des services en matière d'interception vont bien au-delà des écoutes téléphoniques.
Enfin, je veux évoquer la construction parallèle, que l'on a vu récemment apparaître aux États-Unis : si la NSA détient une information sur une vente de drogue à tel lieu et à telle heure, elle le fait savoir à la Drug Enforcement Administration (DEA), laquelle, comme par hasard, demande au FBI de faire un contrôle routier au moment et au lieu dits. De plus en plus souvent, et hors de toute légalité, la NSA est ainsi pourvoyeuse d'informations pour d'autres services. Je ne sais si le système existe en France, mais le fait est qu'il existe aux États-Unis.