Vous trouvez légitime, monsieur Verdier, que l'on s'attache à la valorisation des données et que l'on cherche un business model. Sachant que ce modèle ne peut pas reposer sur la vente de données brutes, que préconiseriez-vous ?
Il faut prendre en compte la compétition entre les plateformes privées, notamment les plus puissantes, et la donnée publique. Rendre publique une donnée, c'est rendre la tâche plus difficile aux plateformes qui cherchent à détenir un monopole sur tel ou tel aspect de l'identité ou de l'activité – cet effet de capture étant, on le sait, une des dérives de leur économie. En matière de production scientifique, par exemple, des effets de capture ont lieu faute de mise à disposition publique simple.
En somme, quels seraient des business model acceptables qui ne se résumeraient pas à de la capture plus intelligente ? Cette question doit être traitée en lien avec celle des API (application programming interfaces). On peut en effet imaginer un monde dans lequel les services publics ne mettraient pas à disposition leurs données mais des API permettant de faire des calculs sur ces données.