Intervention de Henri Verdier

Réunion du 1er octobre 2014 à 18h00
Commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique

Henri Verdier, directeur d'Etalab, administrateur général des données :

Je voudrais tout de même souligner deux points. Premièrement, notre administration est pétrie d'une culture marquée par l'instauration du secret statistique en 1951 et par la création de la CNIL en 1978. Deuxièmement, le partage de ces outils statistiques que sont les données publiques brutes est en fait très rare – personnellement, je n'ai jamais eu l'occasion d'observer un flux de données brutes émis dans l'exercice d'une mission de service public. Certes, nous devons être prudents – je n'irai pas jusqu'à dire que le danger est inexistant –, mais tout le monde crie au loup alors qu'on n'en a jamais vu la queue !

J'insiste également sur le fait qu'il ressort de la jurisprudence de la CNIL et de la CADA que toutes les données à caractère personnel ne relèvent pas forcément de la vie privée : il n'est donc pas justifié d'y voir un tabou. Oui, vous pouvez trouver en ligne le salaire des fonctionnaires – une décision a été rendue en ce sens –, ou aller consulter au centre des impôts le montant de la contribution acquittée par votre voisin, en vertu d'une décision datant de la Révolution française, fondée sur le principe selon lequel chacun doit pouvoir vérifier qu'il paye un impôt juste.

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