Intervention de Patrick Eveno

Réunion du 25 septembre 2014 à 8h00
Commission de réflexion sur le droit et les libertés à l’âge du numérique

Patrick Eveno, spécialiste de l'histoire des médias :

D'un côté, les médias institutionnels – avec carte de presse – sont placés en permanence sous le commentaire, la rectification. Cela est très bénéfique pour la sphère professionnelle – sites, journaux, télé. De l'autre, la libre expression peut amener à tout et n'importe quoi, des choses très intéressantes comme des choses pénibles.

Dans le cadre d'une réunion avec les directeurs de l'information de chaînes de télé et de radio, où était présente Michèle Léridon, nouvelle directrice de l'information de l'AFP, nous avons abordé la manière de diffuser les images diffusées par Daesh. Nous avons insisté sur la nécessité d'informer en permanence le public, mais aussi sur l'importance de la traçabilité de l'information et les limites de celle-ci – ne pas montrer les décapitations. C'est le travail des professionnels de l'information, qu'ils essaient de faire le mieux possible.

Par ailleurs, le numérique permet une diffusion mondiale des propos tenus au café du commerce. Nous avons tous dit n'importe quoi sur n'importe qui dans des circonstances plus ou moins privées ou publiques – il m'arrive moi-même de faire de mauvaises plaisanteries dans les amphithéâtres, que je demande de couper au montage. Cela me fait penser à l'expression « sans-dents » de François Hollande : c'est une boutade, ce n'est pas forcément révélateur. Le problème est que Twitter, Facebook et tous les autres permettent de mettre sur la place publique les propos cantonnés jusqu'à présent au café du commerce ou chez soi.

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