Nous avons le plaisir de recevoir M. Alain Rémy, ambassadeur de France en Ukraine depuis 2011, qui avait également servi à Moscou. Monsieur l'ambassadeur, vous nous aviez reçus, Élisabeth Guigou et moi-même, les 3 et 4 mars derniers, quelques jours après le début de la révolution place Maïdan. Cette audition – qui n'est pas ouverte à la presse – nous permettra de faire le point sur la situation.
Que se passe-t-il en Ukraine orientale ? Les séparatistes du Donbass qui dirigent les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk sont-ils en partie autonomes, ou toutes les ficelles sont-elles tirées par Moscou ? À terme, la continuité territoriale de ces républiques et de la Crimée vous semble-t-elle possible ? Comment évolue la situation dans la presqu'île dont on ne parle plus guère depuis son annexion à la Russie ? Où en sont les investigations sur l'avion de Malaysia Airlines abattu le 17 juillet dernier ?
Que peut-on dire de la situation politique intérieure ? Le nouveau gouvernement qui vient d'être constitué compte dans ses rangs plusieurs ministres étrangers ; que faut-il en penser ? Les élections présidentielle puis législatives ont établi un relatif équilibre entre les assises politiques du président Porochenko et du Premier ministre Iatseniouk ; peut-on parler d'une diarchie à la tête de l'État ? Quelle est l'incidence de cette situation sur la politique étrangère de l'Ukraine, marquée par la relance des velléités d'adhésion à l'OTAN ?
Enfin, après une révolution et la perte d'une partie du territoire national, comment se porte l'économie ukrainienne confrontée à une guerre coûteuse doublée d'une crise humanitaire ? L'accord partiel sur la dette gazière de l'Ukraine vis-à-vis de Gazprom, signé le 30 octobre dernier, est censé garantir l'approvisionnement du pays pour cet hiver ; mais est-il appliqué ? L'Ukraine respecte-t-elle ses engagements financiers ? La Russie a-t-elle repris ses livraisons ? Quelle est aujourd'hui la place de la France en Ukraine ? Quels y sont les intérêts économiques majeurs pour notre pays et pour nos entreprises ?