Intervention de Stéphane Morelli

Réunion du 24 novembre 2014 à 16h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Stéphane Morelli, secrétaire de la Fédération professionnelle du drone civil :

Pour enchainer sur la partie opérationnelle, il convient de rappeler pourquoi on utilise des drones civils. Ce n'est pas un phénomène de mode. Un drone procure des plus-values en termes de qualité. Nous sommes capables d'embarquer des capteurs assez importants grâce aux progrès de la technologie, et comme le vol est assez bas, la qualité d'image est remarquable. On peut obtenir une certaine originalité artistique, car les angles des prises de vues par drones sont appréciés, sans que l'on sache s'il s'agit d'un phénomène de mode ou pas. Le caractère nouveau et aérien de ces prises de vues procure beaucoup de plaisir aux téléspectateurs et cela a son importance dans l'arrivée de cet outil dans le monde audiovisuel notamment.

La plus-value la plus importante se situe sans doute en termes de productivité. Un drone télépiloté, c'est-à-dire avec quelqu'un lui donnant des ordres à partir d'une station au sol, est capable de réaliser des services que, avec des moyens traditionnels, un être humain cordiste, géomètre ou photographe au sol aurait beaucoup plus de mal à faire dans les temps, et avec un avantage de plus pour le drone, la sécurité des opérations.

À partir de ces gains en qualité, productivité et originalité et grâce à l'apparition d'une réglementation sur laquelle la France est en avance, un marché s'est créé à partir d'avril 2012. Il s'agit en amont du marché de la construction, et en aval de la prestation de services au profit de donneurs d'ordre. Ceux-ci voient dans les trois avantages décrits précédemment des bénéfices à les utiliser plutôt que les moyens traditionnels. À partir de ce marché, a émergé une nouvelle profession, que l'on appelle aujourd'hui « droniste » si vous me permettez ce néologisme, dans la mesure où des individus, des sociétés, se sont organisés pour faire face à cette demande. Il y a donc environ 1 000 sociétés référencées à la DGAC. C'est énorme, car la réglementation en question ne date que d'un peu plus de deux ans et que l'on a estimé qu'à partir de ces 1 000 sociétés, dont beaucoup sont des autoentreprises, il y a environ 3 000 emplois directs créés.

La réglementation a créé le marché des activités autorisées ; beaucoup de possibilités sont apparues dans le domaine de l'audio-visuel – 80% du marché aujourd'hui –, mais aussi dans les milieux industriels et agricoles. Ces 20 % restant amènent des sociétés – exploitant des réseaux d'autoroute ou de transport ferroviaire, des sites industriels et de production énergétique –, à se poser la question de l'utilisation des drones.

Cette profession fait face à la demande. Elle est appuyée par les pouvoirs publics dans la mesure où un « conseil pour les drones civils » est en cours de création. Elle s'interroge maintenant sur sa pérennité à cause d'un phénomène qu'elle n'avait pas détecté. Nous sommes préparés éventuellement à y faire face, bien que nous soyons très peu structurés, et nous sommes prêts à donner notre aval et tout notre appui d'expert en matière de technique et d'usage à toutes les initiatives visant à contrer ce phénomène.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion