Intervention de Pierre-Franck Chevet

Réunion du 24 novembre 2014 à 16h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de sûreté nucléaire :

La réponse est non. Nous sommes abondamment cités dans le résumé du rapport fourni par M. John Large. Nous avons un succès de lecture colossal sur notre oeuvre. Nous découvrons ce rapport. Il n'a pas été diffusé largement, et je remercie le sens des responsabilités des uns et des autres. En méthode, je proposerai que nous ayons une réunion de travail après lecture, avec ses auteurs, ses commanditaires et nos collègues du haut fonctionnaire de défense et de la sécurité (HFDS), pour examiner de manière plus détaillée ce qu'il contient. Pour le résumé qui en est fait là, effectivement, il y a des points d'amélioration que nous avons identifiés, juste après Fukushima, pour lesquels le travail est en cours. Nous les avons identifiées justement pour pouvoir mettre en oeuvre des mesures. Même si toutes les mesures « en dur » ne sont pas encore installées sur les tranches, des éléments provisoires sont là. C'est l'angle relatif à la sûreté qui est utilisé, qui aboutit à des conclusions de nature sécuritaire. Les choses sont évidemment liées.

Ce que l'on a mis en place après Fukushima, gardant l'idée qu'il faut être très humble sur ce qui peut arriver, comme l'a souligné M. Patrick Lagadec au début, le « noyau dur » cité par M. John Large, est simple. Que faut-il pour résoudre le problème d'un coeur de réacteur ou d'une piscine ? De l'eau, donc des pompes et de l'électricité pour les faire fonctionner. C'est assez rustique et robuste, cela va dans le bon sens en termes de sûreté, et de la même façon en matière de sécurité. Cela ne répond peut-être pas à toutes les questions et c'est pour cela qu'il faut nous rencontrer. Mais n'oublions pas qu'ont été mis en oeuvre, dans toutes les installations, des diesels pour l'alimentation électrique et des sources d'appoint en eau, même provisoires, car il peut y avoir des fuites de piscines, ainsi que des scénarios plus improbables et mal appréciés. La possibilité de remettre de l'eau dans une piscine est basique, ce sujet comme d'autres ont été travaillés. Tout n'est pas forcément déployé dans leurs formes définitives, mais ces problèmes sont traités. Avant que les problèmes cités ne se produisent, une des questions est de savoir si, en quelques heures, des forces venant de l'extérieur sont capables de ramener de l'eau. C'est l'un des objets de la force d'action rapide que nous avons demandé à EDF.

Je reviens sur l'évaluation complémentaire de sécurité. Après Fukushima, l'ensemble des autorités européennes s'est occupée de la partie sûreté. Je rappelle que mes homologues sont en charge de la sécurité, et pour être tout à fait clair, ils y ont travaillé. Mais ce ne pouvait pas être traité de la même manière. Des règles de confidentialité existent, même si tout n'est pas confidentiel. Ce n'est donc pas à moi de les décrire, et je pense que mes collègues du haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) pourront aller plus loin.

Sur la question d'une éventuelle réforme, par définition juridique, je vous rappelle enfin qu'une autorité indépendante ne peut être investie d'une mission que par la loi.

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