Intervention de Francis Rol Tangy

Réunion du 24 novembre 2014 à 16h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Francis Rol Tangy :

Je remercie Greenpeace, qui a fait cette étude sur la base de scénarios quant à l'appréciation de la vulnérabilité des centrales françaises, dont on aura à discuter c'est une évidence, de lui garder ce caractère confidentiel. Cela montre notre responsabilité collective, quelle que soit la difficulté que cela représente dans une démocratie comme la nôtre, d'être vigilant sur les informations, les échanges que nous avons, car, en la matière, la transparence ne peut pas être le seul élément qui nous guide. Des menaces terroristes existent sur notre pays et ce n'est pas aux uns ni aux autres, quelle que soit leur position pro ou antinucléaire, de mettre des scénarios ou des possibilités au vu et au su de tout le monde, à l'heure où l'on sait que l'information circule facilement de beaucoup de façons possibles.

Je remercie donc Greenpeace de son initiative, et cela permet à tout à chacun de comprendre que nous menons des exercices, sur la base de scénarios d'intrusions malveillantes, aériennes ou au sol. Nous regardons la robustesse des éléments et des défenses, en conséquence de quoi nous faisons notre débriefing commun, y compris avec l'ASN, car cela aboutit à des préconisations de sûreté comme de sécurité. Sous cet aspect, les deux définitions se ressemblent.

De la même manière, après Fukushima, je vais d'une certaine manière le dire à l'envers de M. Pierre Franck Chevet, à savoir qu'il y a eu une réflexion et une mobilisation européenne sur les mesures à prendre. Pour nous, Français, dans un ensemble européen où beaucoup de pays ont une organisation intégrée sur la sécurité, elles ont été pour une part séparées. Cela ne nous a pas empêché de travailler de manière coordonnée.

Y-a-t-il des évolutions nécessaires, qui devront être législatives ? Je ne me prononcerai pas sur ce sujet aujourd'hui, mais je voudrais rappeler que la coordination est complète entre nos services. Des réunions toutes les deux semaines se sont tenues sur ces échanges. On pourrait vous faire une liste détaillant la façon avec laquelle la direction de la sécurité nucléaire du ministère de l'écologie travaille avec l'ASN. Tout processus peut-être amélioré, mais cette coordination existe aujourd'hui. Le débat sur la possibilité d'évolution est ouvert, je ne me permettrais pas de le fermer ce soir, mais ne tirons pas comme conclusion qu'aujourd'hui on ne se parle pas ni ne travaille en commun. Nous le faisons, et ce qui a été dit au sujet des piscines fait partie de nos échanges.

Je me félicite d'une séance comme celle d'aujourd'hui, qui nous permet d'échanger – et de mesurer qu'il y a une limite à cet échange dans la situation actuelle. Nous n'allons pas mettre sur la place publique ni quand Greenpeace y travaille, ni quand mes services y travaillent, les scénarios auxquels on réfléchit en commun avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), pour pouvoir faire face à la menace. Enfin, nous sommes animés du même souci, finir par savoir qui est derrière ces intrusions. Il s'agit certainement d'un mélange de choses. Nous pensons à un élément organisé, ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'y rajoute pas des candidats à la une des journaux. Tout le monde comprendra que, dans ces moments d'enquête, tout ne peut pas être public.

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