Monsieur Collet, je suis très heureux de constater que vos compétences vont vous permettre d'accéder à de nouvelles responsabilités dans les prochains mois, car chacun ici connaît votre sérieux et votre engagement.
J'attire votre attention sur l'importance que revêt le regroupement des agences sanitaires à l'échelle territoriale, en particulier pour La Réunion. En effet, sa situation dans un milieu tropical, en plein milieu de l'océan Indien, en fait un territoire propice au développement de maladies tropicales, en particulier le virus du chikungunya, qui a contaminé 300 000 personnes et provoqué 250 décès sur l'île entre 2005 et 2006. C'est d'ailleurs à l'occasion de cette crise sanitaire que la surveillance de l'InVS a été mise en place à La Réunion.
Au moment où je vous parle, nous attendons les premiers résultats d'analyse du laboratoire de Lyon pour savoir si le cas supposé d'Ebola à La Réunion est avéré. C'est bien la preuve que ce territoire est particulièrement exposé aux maladies vectorielles émergentes pour des raisons qui tiennent à son climat et à sa situation géographique. En effet, le territoire est ouvert sur tous les pays africains et la zone océan Indien, où les maladies vectorielles circulent de manière endémique ou épidémique. Ainsi, malgré la veille sanitaire, l'île est exposée au chikungunya, probablement au virus Ebola – après une éradication très tardive du paludisme dans les années soixante-dix.
Je souhaite que les territoires d'outre-mer, et en premier lieu La Réunion, soient des têtes de pont de la future organisation sanitaire, mais également un espace de veille sur l'ensemble des maladies tropicales, sachant que certaines d'entre elles sont susceptibles d'atteindre la France métropolitaine.
Comment envisagez-vous la déclinaison territoriale de la nouvelle organisation qui regroupera l'ensemble des agences sanitaires ? Quelle sera la liaison entre l'InVS et l'ARS à La Réunion ?