– Il manque, dans les directives de don d'organe, la possibilité de dire oui. Avec un registre du non et un registre du oui, on ne demanderait à la famille que si la personne n'a rien dit. La détention d'une carte de donneur, qui correspond à l'inscription sur un registre du oui, mais sans valeur, constitue une forme d'expression insuffisante de la personne. C'est la même chose avec les directives anticipées de fin de vie, qui permettent de respecter la volonté de la personne. En l'absence de telles directives, on interroge la famille, les proches et les soignants.
Le problème du don d'organe se pose de la même manière. Dans les pays où le registre du oui existe, on ne demande à la famille – dans les pires moments de deuil – si la personne n'a pas exprimé une réticence, que si la personne ne s'est pas inscrite au registre du oui. Le paradoxe est que, si la personne porte une carte de donneur, mais que sa famille affirme qu'elle n'est pas sûre qu'elle voulait, alors on ne prélèvera pas. On n'accorde pas une grande valeur à ce qu'a dit la personne. L'idée d'encourager l'expression de la volonté de la personne pourrait même encourager la solidarité et la générosité dans les dons d'organes.