La différence est que l'existence des C2D et le montant du financement sont liés à l'histoire des flux de surendettement, de désendettement, etc. Ils ne sont pas programmables au même sens que l'enveloppe de dons.
La formation professionnelle est un axe très fort de notre action en Méditerranée, je l'ai dit, mais aussi et de plus en plus en Afrique subsaharienne : notre effort, qui concernait principalement le primaire, englobe désormais le primaire, le secondaire et la formation professionnelle. Nous développons notamment des centres qui associent les entreprises et les branches, l'objectif étant de réunir des univers qui ne communiquent pas toujours. Nous avons financé une étude sur laquelle s'appuient aujourd'hui le CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) et plusieurs entreprises françaises pour développer une stratégie de formation professionnelle en lien avec les besoins des entreprises au sud du Sahara.
La formation et l'insertion dans l'emploi sont pour nous absolument prioritaires. Comme vous le soulignez à juste titre, monsieur Bacquet, il n'est pas encore dit que la transition démographique produira des effets bénéfiques. Certains pays, du reste, n'ont pas entamé leur transition. Les questions de santé et d'accès à la santé reproductive y restent des priorités, dans le Sahel en particulier. Par ailleurs, ce moment où la population est composée d'un très grand nombre d'actifs jeunes, avec un rapport très favorable, sur le papier, entre les actifs et les inactifs, doit être mis à profit en faveur de la croissance africaine. Il ne doit pas devenir une source de tensions, avec des jeunes qui se lanceraient dans des activités illicites faute d'avoir trouvé une insertion dans l'emploi. Vous savez du reste que Mme Girardin a fait de la jeunesse sa priorité. Elle a demandé à l'AFD et à tous les acteurs d'intégrer cette dimension, ce que nous faisons dans tous nos secteurs d'intervention.
Nous avons bien avancé dans le domaine de l'économie sociale et solidaire, monsieur Marsac. Au début de l'année 2015, nous serons en mesure de proposer un ensemble d'actions d'« investissement à impact social » ou d'« entreprenariat social », pour éviter l'anglais social business. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les entreprises, les associations et le secteur mutualiste. Il ne s'agit nullement de développer ces actions en substitution de l'aide classique. Nous ne tenons pas là l'alpha et l'oméga du développement : il faut aussi renforcer les États et les acteurs publics. Mais il existe d'importantes zones d'innovation pour des acteurs privés qui souhaitent réaliser des actions dont l'impact ne serait pas seulement économique, mais aussi social et environnemental. Nous aurions bien tort de ne pas travailler avec eux !
Nous avons parlé du secteur privé lors de l'audition précédente. Nous y consacrons plus que les 8 % de financements que j'évoquais, puisqu'il faut y ajouter Proparco qui est notre principal vecteur dans ce domaine.