Les industriels « hyper électro-intensifs » ont besoin de davantage qu'un transport à prix réduit, une CSPE plafonnée et des effacements maximum. Quant à savoir si la France doit avoir ou non une industrie électro-intensive dans le cadre de la transition énergétique, au-delà de l'intérêt que peut avoir pour nous notre propre survie, la question nous dépasse. Nous pouvons seulement dire qu'au cours des cent dernières années, la France a eu une industrie électro-intensive qui lui a permis de vivre, de prospérer et d'être au sommet de la hiérarchie mondiale dans ces domaines. Lâcher ces industries serait laissé filer la production dans des pays qui polluent davantage que nous, mais aussi s'interdire de développer des filières qui découlent de notre activité. En tant qu'industries lourdes, nous drainons des volumes financiers considérables en matière d'investissements récurrents ou de budgets d'entretien, et nous faisons appel à de nombreux sous-traitants. Nous portons des projets ambitieux parce que la nature de l'aluminium ou du silicium en fait des matériaux clés pour baisser les coûts de transport et développer des énergies renouvelables. L'enjeu dépasse donc la seule consommation d'électricité des industries électro-intensives et la question de leur abandon ou non. Si notre pays veut retrouver une croissance régulière et significative, il faut être conscient qu'il consommera inéluctablement de plus en plus d'électricité. Je ne conteste pas le bien-fondé des économies d'énergie, mais il est incontestable aussi que la croissance va de pair avec l'augmentation de la consommation énergétique. C'est une loi physique qui est corroborée par la relance de l'industrie américaine grâce à une source d'énergie que je n'ai pas à critiquer ni à juger.