Notre organisation est très bien implantée, très majoritaire dans tous les DOM. J'ai travaillé avec les représentants de l'ensemble des DOM, Antilles, Guyane et Réunion, sur la liste des articles que vous nous aviez transmise.
Les difficultés rencontrées par les médecins libéraux pour s'installer outre-mer sont les mêmes qu'en métropole, à ceci près qu'elles sont amplifiées.
Aujourd'hui, lorsque les jeunes médecins sortent de la faculté, ils s'installent malheureusement peu en médecine libérale, pour la bonne et simple raison qu'ils n'en connaissent pas l'exercice. Les jeunes médecins généralistes font quelques stages dans des cabinets de médecine générale, les spécialistes aucun, ou très marginalement dans quelques établissements de soins privés – on compte quelques dizaines de stages sur l'ensemble de la France pour plusieurs milliers d'internes.
Aujourd'hui, il est difficile d'être médecin libéral, en raison de la charge de travail – 56 heures en moyenne par semaine – et de la lourdeur de l'exercice. Les charges administratives polluent notre exercice : notre coeur de métier, c'est le soin, pas la paperasserie. Ce à quoi s'ajoute un niveau de rémunération de l'acte médical très bas : vingt-trois euros en métropole pour une consultation chez le généraliste, cela reste très en deçà de la valeur des actes dans d'autres pays européens, alors même que, en sens inverse, la demande en soins de la patientèle s'alourdit : on ne va plus chez le médecin pour une bricole et c'est tout à fait normal. Les patients sont mieux informés et l'automédication s'est développée. Ils demandent conseil à leur pharmacien ou vont sur le net pour se procurer tel ou tel médicament alors qu'auparavant, on allait chez le médecin pour tout, y compris pour pas grand-chose.