Mais c'est également le cas pour les boissons gazeuses. C'est une situation que j'ignorais, et qui doit tenir à des raisons culturelles. Ne faudrait-il pas, en termes de santé publique, se pencher sur cette question pour ramener progressivement le taux de sucre à des niveaux habituels et alerter les populations ? Vous ne pouvez pas employer les mêmes pictogrammes, alors que la composition est différente.
Je me suis beaucoup intéressé à la composition en sel. Une expérience a été menée en Belgique, à l'échelle d'un canton où l'on a mesuré l'impact du sel sur l'apparition de l'hypertension artérielle dans la population. On a très progressivement diminué, sans le dire à la population, la teneur en sel du pain. On a ainsi observé au fil des ans, une différence significative quant à l'apparition de l'hypertension artérielle par rapport au reste du pays.
Je peux comprendre que le taux élevé de sucre observé à La Réunion, aux Antilles ou en Guyane procède d'habitudes alimentaires. Mais il faudrait que l'industrie agroalimentaire locale modifie la composition des produits pour diminuer progressivement la teneur en sucre. Si on agit brutalement, il y aura un choc dans la population, qui n'adhérera pas à ce changement. En revanche, si c'est fait progressivement, je ne vois pas pourquoi on n'y arriverait pas. Ce seraient, dans le cadre de la prévention, des dispositions intéressantes à faire remonter. À mon avis, ces idées pourraient être portées par la ministre, car elles semblent assez faciles à concrétiser, tout en étant peu coûteuses, et auront incontestablement un impact positif.
D'après les cadres syndicaux avec lesquels j'ai travaillé sur le projet de loi, le tiers payant dans les DOM se traduit, d'ores et déjà, par une perte de 10 % au niveau du ticket modérateur, et plusieurs heures par semaine passées à vérifier.