Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 13 janvier 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces françaises en irak débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, mesdames les présidentes de commission, mes chers collègues, il est des coïncidences qui n’en sont pas. Après la semaine tragique que nous venons de vivre, au cours de laquelle notre pays s’est levé après avoir été frappé dans ce que nous avons de plus sacré et de plus cher, nos valeurs de liberté et de tolérance, voici que le calendrier parlementaire nous conduit à nous prononcer aujourd’hui sur l’opportunité de prolonger notre action militaire en Irak, commencée au début du mois d’août. Ce télescopage dans le temps et l’espace entre la défense de l’avant, via notre engagement contre l’État islamique en Irak et au Levant,et la défense de nos concitoyens contre l’agression terroriste en France même, résume parfaitement la situation, sans précédent depuis la fin de la guerre froide, à laquelle la France est désormais confrontée – et pour longtemps je le crains.

Car je le dis avec gravité : il s’agit bien d’une guerre, même si beaucoup répugnent encore à utiliser ce terme – j’ai été heureux, monsieur le Premier ministre, de vous entendre l’employer à l’instant. Cette guerre, que nous n’avons ni voulue ni choisi de livrer, est sans équivalent dans l’histoire moderne : une guerre qui nous est déclarée tous les jours sur les réseaux sociaux ; une guerre globale, qui se déploie simultanément sur de multiples théâtres, du Mali au Sahel et à la Libye, de l’Afghanistan au Pakistan, du Nigeria au Yémen et au Cameroun, et bien sûr en Syrie et en Irak ; une guerre qui frappe des dizaines de milliers de civils innocents de toutes confessions, d’abord dans les pays musulmans eux-mêmes, qui en sont les premiers foyers, mais aussi en Occident, à Boston, à Ottawa, à Londres, à Sydney, à Bruxelles, à Joué-lès-Tours, à Nantes et à Toulouse et, aujourd’hui à Paris.

Dans cette guerre contre le djihadisme mondialisé, mélange de barbarie moyenâgeuse et de high-tech du XXIe siècle, que colorent, d’un théâtre à l’autre, des spécificités régionales ou ethniques, la France se bat en première ligne, que ce soit au Mali et à travers l’immense bande sahélo-saharienne, ou, depuis plusieurs mois déjà, en Irak, au moyen d’éléments de sa force aérienne.

Mes chers collègues, de même qu’hier, le groupe UMP avait soutenu, sans réserve, l’action exemplaire de nos soldats, auxquels je veux rendre hommage, au Mali et dans le Sahel, de même nous soutiendrons d’une seule voix la poursuite de notre engagement en Irak.

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