Vous venez de confirmer, monsieur le secrétaire d’État, que la réflexion sur les sociétés de projets ne résulte pas d’une stratégie économique et industrielle mais constitue bien une réponse à une situation comptable négative en raison du caractère aléatoire des recettes exceptionnelles.
Il y a là matière à réflexion, surtout dans un domaine où le temps est important puisque le lancement d’un projet de matériels implique d’envisager leur utilisation pendant cinquante ans. Je ne vois pas comment les sociétés de projets pourraient nous apporter la pérennité et la solidité que nous sommes en droit attendre.
S’agissant de Nexter, aujourd’hui, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil mais je tiens à rappeler que le ministre allemand de l’économie, Sigmar Gabriel, se montre tout à fait réticent à un projet qui, pour nous, soulève des problèmes majeurs en matière de politique d’exportations – nous savons pourtant combien notre industrie de défense repose encore sur ces dernières puisqu’elles représentent un tiers du chiffre d’affaires de nos entreprises.
Autre question : nous devons changer nos fusils FAMAS. Or, pour la première fois depuis trois cents ans, l’industrie française n’est plus capable de fournir un matériel de ce type. Qu’en est-il du marché qui doit être conclu, le choix devant être arrêté cette année ?
S’agissant du maintien en condition opérationnelle et de l’entretien programmé des matériels de l’armée de terre, le chef d’état-major nous a signalé que 1 400 véhicules sont hors d’état de circuler et qu’une augmentation de 50 % des crédits d’EPM serait nécessaire pour s’en sortir contre les 9 % seulement qui lui ont été accordés.
Pouvons-nous continuer nos opérations, – en particulier, les OPEX – sans que nos militaires puissent disposer du matériel nécessaire le plus rapidement que possible ?