Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du 15 janvier 2015 à 9h30
Débat sur l'avenir du secteur industriel de défense et des capacités de maintenance industrielle des matériels — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je voudrais commencer par remercier les collègues qui ont bien voulu participer à cet échange : le fait que tous les groupes aient été représentés l’a rendu extrêmement intéressant. Je vous remercie également pour vos propos, monsieur le secrétaire d’État, même si vous comprendrez que nous regrettions l’absence du ministre de la défense, qui aurait sans doute pu nous apporter des réponses beaucoup plus précises. Mais je ne doute pas que nous recevrons par écrit ses réponses aux questions qui ont été posées, et en particulier à l’une de celles que je vous poserai à la fin de mon intervention, et à laquelle vous ne serez peut-être pas en mesure de répondre aujourd’hui.

Je reviendrai d’abord sur un constat qui s’est exprimé sur tous les bancs. Même s’il s’est exprimé avec une force variable et une véhémence plus ou moins exprimée, plus ou moins rentrée, ce constat, c’est celui de l’impérieuse nécessité de disposer d’un outil industriel et de maintenance à la hauteur des enjeux. C’est l’exigence de garantir notre indépendance et notre liberté politique et d’action dans le domaine de la défense nationale et des industries de l’armement. Il y a unanimité sur ce sujet.

Nous constatons tous que, parallèlement à ce contexte, les politiques d’austérité en Europe comme en France conduisent à contraindre fortement les budgets nationaux de défense. Par répercussion, les choix politiques qui sont faits aujourd’hui portent atteinte, fondamentalement, considérablement, à notre outil industriel de défense. On constate par ailleurs la remise en cause des moyens et des savoir-faire humains et techniques affectés à ces missions. Je voulais revenir sur ce constat, qui est très largement partagé au sein de la représentation nationale.

Cela m’amène à vous poser deux questions, monsieur le secrétaire d’État. La première porte sur l’annonce faite hier par le Président de la République – que vous avez vous-même évoquée ce matin – de revenir sur les objectifs de baisse des effectifs, tels qu’ils ont été prévus dans la loi de programmation militaire. L’objectif était de réduire les effectifs de 23 500 postes, mais le Président a dit clairement hier que cet objectif serait revu à la baisse.

Les agents des industries de défense et de maintenance seront-ils concernés par les baisses d’effectifs ? Ou bien pouvez-vous nous dire, monsieur le secrétaire d’État, à la suite de ce débat notamment, et compte tenu des enjeux nationaux et internationaux, que les agents des industries de défense et de maintenance ne seront pas concernés par la baisse des effectifs prévue dans la loi de programmation militaire ?

Ma deuxième question, plus précise, que je pose en tant que député du Puy-de-Dôme, porte sur les incertitudes qui pèsent sur le plan de charge des ateliers industriels de l’aéronautique, et en particulier de l’AIA de Clermont-Ferrand. Le ministre devait se rendre sur le site lundi prochain, et il aurait vraisemblablement fait des annonces, ou du moins donné des informations sur le sujet, mais il ne pourra pas venir, pour des raisons que j’ignore d’ailleurs. Êtes-vous en mesure de nous donner des éléments, ou de me répondre par écrit, sur ce plan de charge des AIA, notamment en lien avec les évolutions de la gouvernance du Service industriel de l’aéronautique, car des inquiétudes s’expriment sur le site ? Les salariés, qui sont inquiets, et qui devaient interpeller le ministre de la défense, attendent des réponses. Chacun sait que lorsqu’une visite ministérielle est annulée, on ignore toujours à quand elle sera reportée…

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