Il ne faut pas opposer exigence de croissance et exigence de protection – je me félicite d’ailleurs que personne ne l’ait fait au cours de ce débat. La réponse se trouve évidemment dans une politique maritime intégrée et surtout dans l’objectif de croissance bleue. Si ce débat avait eu lieu il y a dix ans, il aurait peut-être opposé les tenants d’une vision exclusivement environnementale de la politique maritime à ceux qui la refusaient au nom de la croissance. Toute l’intelligence de la société et des professionnels de la filière est d’avoir compris qu’il faut conjuguer les deux : c’ est tout l’intérêt de la notion de croissance bleue. Mais celle-ci n’est possible qu’en raison d’une volonté commune sur le plan international et d’engagements au niveau européen. Je ne crois pas que l’exigence de souveraineté doive faire oublier toutes les autres.
La France défend ses droits ni plus ni moins que les autres Etats. Il est tout aussi important que des politiques communes permettent de répondre à ce que vous même considérez comme une ambition pour l’humanité, non en termes de conflits de souveraineté mais de coopération internationale en matière de protection de l’environnement et de croissance économique. Cette question sera d’ailleurs au coeur des débats de la COP21, et je suggère que nous abordions cette conférence avec l’objectif de convaincre l’ensemble du monde et non de donner le sentiment d’être d’abord les défenseurs de je ne sais quel pré carré.