Il y a eu un battage médiatique avec bien des fantasmes sur la sexualité des enfants qui a beaucoup freiné les choses dans le domaine de la contraception d'urgence. Depuis, les infirmières ont le droit de renouveler une prescription. Aujourd'hui, n'importe quelle famille, n'importe quel enseignant et bien des élèves savent que l'accès à la contraception d'urgence est libre en infirmerie. Mais le renouvellent de la contraception orale par les infirmières est peu ou pas connu et peu ou pas médiatisé ; de plus, il doit être accompagné d'une formation. Cela, ni le ministère de l'éducation nationale, ni le ministère de la santé et encore moins la direction générale de l'offre de soins (DGOS), ne l'ont proposé. Il en va de même pour la pilule microprogestative.
Les autotests de dépistage pourraient également être mis à disposition dans les infirmeries. Nous avons d'ores et déjà des tests de grossesse. En fait, cela a été alourdi par des procédures, même si, finalement, les choses ne se sont pas mal passées. Mais cela pourrait être mieux, pour les enfants, pour leurs partenaires et, aussi, en termes de réussite scolaire. Car tout le monde ne peut bénéficier de l'anonymat des grandes villes et choisir d'aller dans une pharmacie sans être reconnu. Pour ma part, j'exerce dans un petit collège situé aux pieds du mont Ventoux, dans un village de 1 200 habitants et tous les enfants du plateau d'Albion y sont scolarisés. Or les enfants ont besoin d'ombre pour se construire ; permettons-leur de se construire dans une certaine part d'ombre mais en les accompagnant.