Intervention de Rudy Salles

Réunion du 13 janvier 2015 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Le rapport est intéressant mais donne l'impression de reprendre les échanges que nous avons chaque année sur l'exécution du contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions. Je soulèverai plusieurs points.

S'agissant tout d'abord de la difficulté du service public de la télévision à attirer les jeunes, on pourrait dire la même chose du service public de la radio, avec l'échec patent du Mouv', qui n'a, depuis sa création, jamais réussi à décoller et dont on va changer probablement l'appellation, sans qu'à mon avis cela ne permette d'attirer davantage de jeunes, de la même manière qu'on n'arrive pas à les attirer vers la presse quotidienne régionale. Ce sont des questions qui me semblent liées, parce que la plupart des jeunes d'aujourd'hui ne s'informent plus à travers les médias classiques, mais uniquement sur le net, ce qui suscite naturellement beaucoup d'interrogations sur l'avenir de la presse écrite.

S'agissant de la cohérence perfectible du bouquet des chaînes du groupe, je partage tout à fait votre point de vue sur l'identification des chaînes France 2 et France 3 ; c'est un débat que nous avons régulièrement ; je ne parlerai même pas de France 4 car je n'ai pas encore compris à quoi servait cette chaîne ; quant à France Ô, elle a aussi un vrai problème d'identification, et il faudra bien que nous arrivions à rationaliser le paysage de l'audiovisuel public parce que nous avons besoin de chaînes plus typées qu'elles ne le sont aujourd'hui.

Pour ce qui concerne l'environnement budgétaire, je partage le point de vue de Christian Kert. Nous sommes dans un environnement chaotique et atteindre des objectifs avec une telle contrainte budgétaire est une mission quasiment impossible. Je ne sais pas si l'on reviendra sur la suppression de la publicité après 20 heures. Vous n'y êtes pas favorable ; j'étais, quant à moi, favorable à sa suppression totale sur les chaînes publiques, sur le modèle de la BBC. Mais puisque nous n'irons pas dans cette direction, ne pourrait-on pas – et c'est une demande de France Télévisions – réintroduire de la publicité après 20 heures uniquement sur certains grands événements sportifs ? On voit bien que lorsqu'il y a de très grandes rencontres sportives, de grands matches avec des mi-temps, ce sont des minutes d'antennes qui coûtent très cher et qui pourraient peut-être apporter un peu d'argent frais dans les caisses de la télévision publique.

Votre rapport souligne que l'entreprise unique a hésité au cours des quatre dernières années entre un modèle d'organisation décentralisé et un modèle plus centralisé, ce qui a conduit à un organigramme peu lisible et à la confusion des lignes éditoriales entre certaines chaînes du groupe. Le rapport recommande notamment que France Télévisions se dote d'un organigramme stabilisé permettant aux chaînes de disposer d'une identité forte, incarnée par des directeurs à compétence pleine et entière et susceptible de composer une offre cohérente d'information et de programmes dans leur périmètre respectif. Serait-il opportun d'avoir une gouvernance resserrée, à l'échelle de l'ensemble des structures audiovisuelles publiques en France, avec à terme, une fusion des télévisions et des radios publiques ?

Vous posez également la question de la rentabilité de la stratégie numérique de France Télévisions en constatant que le budget total consacré au numérique a fortement augmenté alors que les recettes afférentes stagnent à environ 21 millions d'euros. Quelles pistes formulez-vous pour améliorer cette rentabilité sachant que le groupe doit à la fois participer à l'effort de réduction des déficits publics tout en préparant la nécessaire transition vers une offre numérique de plus en plus importante ?

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