Intervention de François de Mazières

Réunion du 13 janvier 2015 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Mazières :

J'évoquerai deux points pour compléter l'analyse très large et intéressante de Christian Kert. Le premier est la question du périmètre. Nous sommes très attentifs à toutes les questions culturelles. Or, les crédits consacrés ces dernières années à l'audiovisuel ont été fortement diminués. En même temps, on voit bien que France Télévisions a des difficultés extraordinaires à remplir son cahier des charges, tant les contraintes qui lui sont imposées aujourd'hui sont lourdes. On est dès lors en droit de se demander, alors que les déclarations sont unanimes sur la nécessité de consentir un effort budgétaire particulier pour la sécurité, s'il ne faut pas réétudier le périmètre de l'audiovisuel public, afin d'assurer une gestion véritablement efficace de France Télévisions. Au vu de l'extrême diversité de ce secteur, qui est tout de même assez unique – on ne voit pas autant de chaînes à l'étranger –, n'est-il pas aujourd'hui utile de s'interroger sur l'application de mesures plus radicales, alors qu'on demande des efforts budgétaires dans tous les secteurs ?

Par ailleurs, pour permettre la mise en oeuvre d'une politique efficace dans une période budgétairement difficile, le président doit être pleinement investi. Et à cet égard, nous avons tous noté que le président Pflimlin avait été contesté par sa ministre de tutelle ; et il est tout de même extrêmement difficile pour un président d'établissement public de voir certains de ses choix mis en cause par des déclarations ministérielles. De la même façon, la fuite regrettable du rapport du CSA, que vous déplorez, a véritablement pesé. Comment arriver à faire en sorte que le président que vous allez désigner soit véritablement autonome, c'est-à-dire qu'il dispose de la liberté d'action nécessaire, sous votre contrôle et à partir d'un contrat bien établi, pour mener de vraies réformes. Car on a l'impression aujourd'hui que faire des réformes à France Télévisions est impossible. Rémy Pflimlin s'y est attaqué – on connaît son énergie –, et l'on constate qu'il a réalisé les efforts budgétaires importants qui lui ont été demandés. Cependant, les fortes contestations qu'il a rencontrées montrent bien qu'il a eu beaucoup de difficulté à affirmer son indépendance et son autorité de président.

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