Votre rapport attire notre attention sur de nombreuses questions, mais je n'en aborderai que trois, une sur la forme, et deux, qui ont trait à la création.
S'agissant de la forme, durant les débats relatifs à la loi du 15 novembre 2013, j'avais suggéré qu'au moins trois mois avant la fin du mandat d'un président d'audiovisuel public, le CSA déclare si oui ou non, ce président devait être reconduit, afin d'ouvrir ou non sa succession. Il semble que votre rapport tranche cette question sans le dire. Peut-on d'ailleurs prendre les remarques qui y figurent comme autant d'indications pour les futurs postulants ?
France Télévisions tient une place importante dans le soutien à la création ; vous rappeliez que le groupe a fait appel à 343 producteurs, soit environ un tiers des entreprises de ce secteur. Votre rapport constate que la moitié de ces producteurs dépendent entièrement de France Télévisions. Vous suggérez qu'une production audiovisuelle plus structurée permettrait d'assurer des formats plus compétitifs, notamment au plan international. Mais où placez-vous le curseur entre une production structurée et une production indépendante dans sa multiplicité et comment voyez-vous l'évolution de cette production indépendante ?
Par ailleurs, votre rapport comporte des critiques à l'égard de certains programmes jugés peu audacieux, en décalage avec l'ambition affichée d'une offre innovante et créative. La mise en place d'une grille d'évaluation de la qualité des programmes, que vous proposez, pourrait n'être, d'ailleurs, qu'un autre moyen de formatage ; votre rapport suggère même de conditionner la diffusion d'un programme à l'obtention d'un niveau d'évaluation minimal sur la base de cette grille. Ne pensez-vous pas que ce type de dispositif nous enferme dans d'autres contraintes, comparables à celles de l'audimat ?
Pour conclure, je souhaiterais réagir au drame de ces derniers jours. Lorsque des chaînes de télévision localisent des personnes prises en otage, il y a là quelque chose qui ne correspond pas à une information responsable, fût-elle en continu. Quelles conséquences en tirez-vous et quelles mesures envisagez-vous de prendre pour l'avenir, et pourquoi pas, quelles sanctions pour le présent ?