Intervention de Antoine Herth

Réunion du 23 octobre 2012 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Depuis dix ans que je suis député, je n'avais jamais entendu présenter aussi brièvement les crédits du ministère de l'agriculture. Faut-il s'en féliciter ou, au contraire, vous plaindre d'avoir à défendre un budget aussi étriqué ?

Moins que la diminution budgétaire, ce sont vos arbitrages qui nous surprennent. Ainsi, vous ne renouvelez pas 211 départs à la retraite sur 340 – soit deux départs sur trois, chiffre symbolique qui contraste avec tout ce que vous avez dit pendant des mois. La situation est plus mauvaise encore en dehors du périmètre de votre administration, par exemple pour FranceAgriMer, dont les crédits d'intervention baissent de 15,6 % et où 4,7 % du personnel sera amené à quitter son service. J'ose espérer que vous conserverez au moins la capacité d'expertise de cet organisme.

Les crédits aux agriculteurs en difficulté sont en diminution de 50 %, ceux du fonds d'allègement des charges de 69 %, les crédits pour la promotion internationale baissent de 39 %, ceux affectés au Fonds stratégique d'investissement de 48 %, et les crédits pour la prévention des risques sanitaires liés à l'alimentation chutent de 7 %. En revanche, les crédits pour le loup augmentent de 3,9 % – j'imagine pour faire plaisir à quelques-uns de vos amis écologistes.

Sur l'installation et les crédits pour le remplacement, vous avez reconnu des erreurs d'analyse. Sans doute saviez-vous que les parlementaires allaient se mobiliser sur ces sujets. Si vous voulez faire plaisir à vos amis écologistes, je vous suggère d'abonder les crédits de l'Agence Bio, en baisse de 6 %.

Le compte d'affectation spéciale « Développement agricole et rural » est calibré à 110 millions d'euros en dépenses, alors que les recettes sont évaluées à 115 millions d'euros pour l'année prochaine. Qu'allez-vous faire des 5 millions de recettes supplémentaires ?

Quelle orientation sera prise en matière de réduction des coûts de la main-d'oeuvre permanente ? La fin de non-recevoir au niveau européen ne clôt pas le sujet, il faut trouver une solution.

Certes, la politique en matière d'installation est constante, mais elle est adossée à une politique européenne qui est facultative. Je voudrais vous entendre dire que, comme vos prédécesseurs, vous défendrez la politique d'installation dans le cadre de la prochaine politique agricole commune.

La semaine dernière, vous avez affirmé que l'élevage était votre priorité. Comment expliquez-vous la forte diminution du plan de modernisation des bâtiments d'élevage ?

Enfin, vous n'avez visiblement pas su convaincre M. Cahuzac de vous donner les moyens de mener une politique ambitieuse en faveur de l'agriculture. Il vous reste finalement à prendre des décisions courageuses qui ne coûtent rien, par exemple l'allègement des contraintes administratives sur les retenues d'eau ou la mise en oeuvre de la directive « Nitrates ».

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