Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 23 octobre 2012 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Monsieur le ministre, je tiens à vous féliciter pour les mesures que vous avez prises depuis quatre mois, et de votre combat pour faire de la PAC un outil plus juste.

Vous avez imaginé une modification du régime des aides parce que, avez-vous expliqué, il est difficile de renoncer au plafonnement ou à la dégressivité. Toutefois, vous défendez auprès d'autres pays européens l'idée d'un doublement de la prime des cinquante premiers hectares, ce qui permettrait de soutenir nombre d'exploitations, notamment celles qui font de la polyculture élevage. Il est anormal d'aider de la même façon ceux qui travaillent quatre à cinq heures par an pour cultiver un hectare de céréales, ceux qui travaillent quarante à cinquante heures par an sur un hectare avec un bovin, et ceux qui travaillent deux cents à deux cent cinquante heures par an en faisant de l'arboriculture ou du maraîchage. Si elle aboutit, votre idée introduira un peu plus de justice dans la PAC.

En outre, vous souhaitez la mise en place de nouvelles techniques culturales, en particulier l'agroécologie, qui constituent également des solutions pour améliorer la compétitivité de l'agriculture française. On peut effectivement faire mieux à la fois sur le plan environnemental et sur le plan économique.

Je tiens à vous dire combien nous avons apprécié votre position sur les OGM, notamment la demande formulée par la France d'une remise à plat des processus avant la mise sur le marché des produits OGM. Ce que l'étude de M. Séralini a montré, c'est l'insuffisance des tests sur quatre-vingt-dix jours, et l'on peut dire que, de ce point de vue, elle a fait progresser la prévention en matière de sécurité alimentaire et sanitaire.

Je tiens également à vous féliciter d'avoir, dès le mois de juin, interdit le Cruiser pour le colza. Cette décision a été très applaudie, il y a dix jours, au congrès européen de l'apiculture. Elle est attendue, maintenant, pour le maïs. Votre action en faveur des abeilles dépasse largement le secteur de l'apiculture et concerne l'agriculture tout entière.

Malgré la situation dont vous avez hérité, monsieur le ministre, vous avez sauvé l'essentiel : l'enseignement agricole, la qualité sanitaire, l'installation et le soutien à l'élevage. L'élevage français est en grand danger : les éleveurs renoncent à leur métier pour se tourner vers la culture de produits végétaux et de céréales, afin de « travailler moins pour gagner plus ».

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