Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 21 janvier 2015 à 15h00
Débat sur la fin de vie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, chers collègues, je suis certain que chacun ici partage la volonté d’aborder avec précaution une question aussi essentielle, au sens propre du terme, que la fin de vie. Mais dans le même temps, chacun voit bien à quel point la législation actuelle, par les imprécisions qu’elle contient et les difficultés d’interprétation qu’elle génère, est loin de garantir le respect de l’intimité.

Les pires violations de l’intimité, ce sont ces procédures judiciaires autour de malades maintenus artificiellement en vie, ce sont ces douleurs et ces interrogations jetées sur la place publique, ce sont ces vies devenues le centre de toutes les attentions, de tous les voyeurismes.

Il y a aussi des violations moins visibles, mais tout aussi insupportables, quand les médecins légitimement hésitent, quand les familles et les proches se déchirent autour de patients en fin de vie dont on tente d’interpréter la volonté, faute de directives anticipées, faute de désignation d’une personne de confiance – je rappelle que seuls 2 % de nos compatriotes ont rédigé des directives anticipées.

En se saisissant de ces questions, en confiant à nos collègues Jean Leonetti et Alain Claeys le soin de produire un rapport qui doit servir de base à notre travail de législateur, le Président de la République a décidé de regarder ces réalités en face et d’agir, non pas pour codifier l’intime, mais précisément pour protéger l’intimité de chacune et de chacun.

Je tiens à dire ici, au nom du groupe écologiste, que nous saluons la volonté du Président de la République d’avancer enfin sur ces questions. De même, malgré nos différences et nos oppositions, qui n’ont pas changé, je tiens à saluer le fait que notre collègue Leonetti ait enfin reconnu que la situation actuelle n’est pas satisfaisante, et que les difficultés des patients en fin de vie ne tiennent pas seulement à la méconnaissance de la loi de 2005, mais bien à son inadaptation ou à ses manques.

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