Notre débat n’est pas anodin, il n’est pas banal, il n’est pas ordinaire, parce qu’il s’agit de la mort. La mort nous concerne tous. Elle nous interpelle tous, dans notre vie, dans notre histoire, dans notre conscience.
Si ce débat n’est pas ordinaire, c’est aussi parce qu’il a pour base les travaux d’un député de gauche et d’un député de droite, M. Claeys et M. Leonetti, qui, à la demande du Président de la République, on consacré un rapport à un sujet de société qui n’est ni de droite, ni de gauche, mais un sujet de conscience.
Il s’agissait, conformément à l’engagement pris par François Hollande pendant la campagne électorale, de définir le droit à une assistance médicalisée en vue de terminer sa vie dans la dignité.
Qu’on y soit favorable ou non, force est de reconnaître que ce rapport comporte deux avancées majeures.
La première vise à garantir le respect des décisions du malade, en plaçant le patient, et non plus le médecin, au coeur du dispositif. En effet, dans l’état actuel du droit, les directives anticipées ne s’imposent pas au corps médical. Elles auront désormais un caractère contraignant : c’est la première avancée.
La seconde, c’est l’apaisement des souffrances par la sédation profonde et continue jusqu’à la mort. C’est une réponse. En conscience, elle me semble positive mais insuffisante au regard des aspirations qui sont celles d’un certains nombre de nos concitoyens face à la perspective de la mort.
Je souhaiterais à cet égard que notre débat nous permette d’examiner, au-delà de cette réponse qu’est la sédation profonde et continue, d’autres voies pour légaliser l’aide active à mourir dans la dignité.