L'énergie et donc son coût sont au coeur des préoccupations de tous les Français et des entreprises françaises, particulièrement les plus fragilisés. L'électricité est un bien commun de première nécessité, sur lequel chacun doit pouvoir compter sereinement pour ses besoins essentiels, qui que l'on soit, où que l'on se trouve sur le territoire, en zone rurale, urbaine, ou sur une île.
Son coût doit prendre en compte la réalité économique des consommateurs – particuliers comme responsables d'entreprise –, afin de proposer un service fiable, à un prix acceptable et stable, bref sécurisant. Il doit également prendre en compte les investissements stratégiques d'avenir pour les approvisionnements, ainsi que la sécurité des Français.
Les nouvelles technologies, comme les réseaux intelligents, et les énergies renouvelables impacteront également le coût de l'énergie électrique, sans que l'on puisse réellement imaginer ce que sera la portée des innovations dans dix ans, tant les possibilités offertes par les réseaux intelligents sont grandes. À ce moment de la réflexion, nous insistons sur le potentiel de gain d'emplois, dégagé par ces innovations, aussi bien en interne qu'en externe. Naturellement, le coût prend également en compte la production, le transport, la distribution, la commercialisation, les taxes. La loi sur la transition énergétique sera là pour nous rappeler que tout a un prix.
Les collectivités territoriales sont attentives au respect des engagements de service public de nos entreprises du secteur de l'électricité. Elles contribuent avec ERDF, sous l'égide du représentant de l'État en région, ainsi qu'au conseil de surveillance d'ERDF, à tirer le bilan des actions entreprises dans la gestion des réseaux, et s'associent à la définition des choix d'investissement pour l'avenir. Les collectivités territoriales constatent souvent l'efficacité d'ERDF lors d'événements climatiques exceptionnels.
Les tarifs réglementés, étroitement liés au principe de service public, ainsi qu'à la péréquation tarifaire, permettent aux Français de bénéficier d'une égalité de traitement, d'une sécurité d'approvisionnement et d'une certaine stabilité de l'offre, ce qui forme un bien commun. Ces fondamentaux sont essentiels pour la CFTC. Ils offrent en outre une protection aux particuliers, laquelle doit aussi pouvoir bénéficier au tissu des entreprises porteuses d'emplois, mais fragilisées par le contexte économique.
Par le passé, le coût de l'énergie électrique a été bien maîtrisé – la comparaison avec nos voisins européens ne nous fait pas rougir –, grâce aux choix politiques de l'époque sur le nucléaire, ainsi que la performance industrielle de nos entreprises intégrées.
La concurrence entre secteurs d'énergie – le bois, le fuel, le gaz – a toujours existé. L'ouverture du marché de l'électricité a introduit encore plus de concurrence, ce qui a conduit à la multiplication des acteurs au sein d'un même domaine d'énergie. Selon nous, multiplicité d'acteurs n'est pas forcément synonyme de performance économique et même industrielle. Le marché sera-t-il en capacité de répondre aux enjeux du dérèglement climatique ?