Élu du nord de l'Aisne, en Picardie, je constate combien le tourisme peut être peu développé dans un territoire dont les habitants n'ont pas, quant à eux, le pouvoir d'achat qu'ils souhaiteraient. Aussi l'ouverture des magasins le dimanche n'y favoriserait pas une augmentation du chiffre d'affaires du petit commerce, mais ferait au contraire, au détriment des bourgs centres, la part belle à une grande distribution, qui exerce une forte pression tant sur les agriculteurs que sur ses petits fournisseurs.
Dans ces circonstances, pourquoi inciter les commerces à ouvrir le jour où les charges sont le plus élevées ? Comment pareille mesure s'articule-t-elle avec la démarche qui a inspiré le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi – CICE –, censé restaurer les marges des entreprises ?
Le commerce électronique profite des achats d'impulsion. L'achat dominical se portera quant à lui plus naturellement sur l'équipement de la maison, alors que l'achat de première nécessité se justifie moins ce jour-là. Quel est l'intérêt de pouvoir acheter sa sauce tomate le dimanche ? D'autres choix s'ouvrent à la famille ce jour-là ! L'ouverture dominicale aurait également une incidence sur le monde associatif, qui peine à trouver des bénévoles. Dans le petit commerce, où les entreprises ne comptent que deux ou trois salariés, l'indemnisation pourra également poser des difficultés. Au cours de l'examen des amendements, j'interviendrai enfin sur le périmètre des autorisations d'ouverture.