D'abord, il n'est pas question de reprocher à qui que ce soit de n'avoir pu créer un champion français, car à l'impossible nul n'est tenu. On ne peut pas faire des mariages forcés entre acteurs industriels. En l'espèce, tout projet de rapprochement franco-français s'est heurté soit à l'absence de synergies, qui le vidait de tout sens industriel – c'est le cas du rapprochement évoqué avec Thales, qui produit très peu de blindés –, soit au refus des autres actionnaires, comme c'est arrivé avec l'actionnaire suédois majoritaire de Renault Trucks Défense. Ces voies ont été essayées par l'entreprise elle-même et elles ont échoué. Voilà comment on en est arrivé à l'opération actuellement envisagée. Ne laissons donc pas penser qu'il existerait d'autres options évidentes.
Ensuite, cette opération consolide Nexter. Les deux acteurs du rapprochement sont comparables du point de vue de leur chiffre d'affaires comme de leur valorisation. Voilà d'ailleurs pourquoi ils auront part égale dans l'entité combinée. À vous entendre, messieurs, on croirait que l'on marie un gros Allemand à un petit Français !
Enfin, les intérêts français seront préservés grâce à l'action spécifique et aux négociations que nous allons conduire et dont vous serez constamment informés au sein de la commission de la défense, comme vous l'avez été jusqu'à présent.
Tel est le sens de l'opération que l'article tend à permettre, dans le cadre et compte tenu des contraintes industrielles que j'ai évoquées. Les intérêts de Nexter – qui, d'ailleurs, soutient elle-même la démarche – y seront préservés, comme les intérêts de la France en termes stratégiques et d'emploi.