Lorsque Cécile Duflot a évoqué hier l'inquiétante possibilité d'une privatisation d'une partie de la filière du sang, j'ai entendu des cris d'orfraie. Or, l'article 48 tend à supprimer les dispositions suivantes : « le capital du LFB est détenu majoritairement par l'État ou ses établissements publics » et « le capital de cette filiale est détenu, directement ou indirectement, majoritairement par l'État ou ses établissements publics ». Il y avait donc bien de quoi s'inquiéter, les intentions premières du Gouvernement étant plus que douteuses.
Les écologistes sont opposés à toute privatisation, et le présent article est un pas dans cette direction. Cette filière française du sang est fondée sur des principes éthiques dont l'histoire, tragique, nous a rappelé à quel point ils étaient importants. L'intrusion de laboratoires privés, à l'occasion d'un besoin de financement, serait une très mauvaise opération. Le Gouvernement confirmera sans doute qu'il s'agit d'ouvrir le capital à la seule BPI, mais une autre solution, très simple, était possible, à savoir que l'État continue de financer cette filière, comme il l'a toujours fait, sans recourir à la BPI, qui doit normalement servir à financer les PME. Cet article est le résultat des politiques d'austérité et de restrictions budgétaires, bien mal venues en la matière.